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Comme des mouches

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2 octobre 2019

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Comme des mouches

Comme des mouches !

Les défaillances d'entreprises de taille importante se sont multipliées ces derniers mois. On ne peut pas encore dire qu'elles tombent comme des mouches, mais le changement de tendance est notable.

Avec une conséquence sérieuse : l'impact sur les fournisseurs et sous-traitants, qui sont pris à revers alors que l'on considère souvent que le risque de défaillance est moindre pour les grandes entreprises.

 

1. Quelques noms connus

En mai, la mise en sauvegarde de RALLYE, la maison-mère du géant de la distribution CASINO, avait créé un choc. La procédure a pour objectif de restructurer une dette de plus de 2 milliards d'euros. Ce sont les banques prêteuses et les porteurs de titres de dettes qui sont en première ligne. RALLYE est une holding sans activité opérationnelle, sa défaillance n'a donc pas d'impact sur le tissu économique.

Tel n'est pas le cas pour le redressement judiciaire de BOURBON, société cotée de services parapétroliers. Ici, le passif opérationnel est important : les fournisseurs et sous-traitants en subiront les conséquences. Il est probable que BOURBON fasse l'objet d'un plan de redressement, avec étalement du passif sur plusieurs années. Au mieux, les fournisseurs commenceront à être payés à l'été 2021.

Comme les mouches, elles volaient avant de tomber … Etranglées par la concurrence redoutable du low-cost, les compagnies aériennes AIGLE AZUR et XL AIRWAYS ont cessé leur activité et sont liquidées : leurs fournisseurs vont donc perdre la totalité de leurs créances.

 

2. Conséquences en cascade

Avec ces grosses défaillances, le risque de défaillances en cascade est significatif. Imaginons un fournisseur d'une de ces entreprises, qui réalisait avec elle une part importante de son activité. La défaillance de son gros client lui cause des difficultés financières, met sa propre activité en péril, puis celle de ses propres fournisseurs s'il se retrouve lui-même en redressement ou liquidation judiciaire. Quand il s'agit du risque de défaut, les clients de mes clients sont comme mes clients ! Et si les banques ont souvent des garanties, tel n'est pas le cas des partenaires opérationnels.

 

3. Pourquoi ces défaillances ?

Même si chaque cas est particulier, on peut tirer quelques réflexions. Tout d'abord, le ralentissement économique, plus prononcé dans certains secteurs, a un impact. La rigueur du climat concurrentiel a accentué les difficultés pour les compagnies aériennes. Paradoxalement, la faiblesse des taux d'intérêt et les facilités de financement par crédit sont aussi une cause : en contribuant à garder en vie des entreprises "zombies", qui en temps normal n'auraient pas pu se financer, le crédit facile augmente au bout du compte la taille des passifs en défaut.

Signalons également le rôle ambigü des salaires à payer : si une entreprise en difficultés ne peut plus payer ses salariés, elle a intérêt à être en redressement ou liquidation judiciaire, pour que la garantie publique des salaires s'applique.

Ces cas récents montrent toute la difficulté à évaluer le risque sur ses comptes clients : travailler avec de grandes entreprises n'est pas une garantie solide comme un roc, et il est souvent compliqué de connaître les clients de ses clients.

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